Espèces étudiées
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Le MICS effectue des études à long terme sur les populations de rorquals bleus, rorquals à bosse, rorquals communs et petits rorquals dans le golfe du Saint-Laurent. L'organisme est reconnu comme étant la première organisation dans le monde à avoir effectué des suivis à long terme sur les rorquals bleus.
Nous utilisons la photo-identification pour différencier les individus des espèces de baleines à fanons, ce qui nous permet d'établir un catalogue d'observations des individus connus. Chaque année, de nouveaux individus fraîchement photographiés sont ajoutés au catalogue. Nous détenons le catalogue des rorquals bleus de l'Atlantique Nord, un pour le côté ouest et un autre pour le côté est de l'océan. Des chercheurs, des navigateurs, des observateurs de mammifères marins de partout dans l'Atlantique Nord nous envoient leurs photos, contribuant ainsi à établir une meilleure compréhension de leurs migrations, de leurs mouvements saisonniers ainsi que de l'utilisation de l'habitat de cette espèce mystérieuse et menacée. L'Atlantique Nord-Ouest (ANO) comprend les rives le long de la côte Est, au Nord du détroit de Davis, entre le Canada et le Groenland, jusqu'au Bermudes. Depuis 1979, nous avons identifié plus de 555 individus de rorquals bleus dans cette région. Le catalogue de l'Atlantique Nord-Est comprends quant à lui 800 animaux. Les photos de l'Atlantique Nord Est proviennent de plusieurs lieux différents, dont l'Islande, l'est du Groenland, l'Irlande, le Spitzberg, Jan Mayen, les Açores, les îles Canaries, l'Espagne et la Mauritanie. Nous en savons très peu sur les migrations annuelles été/hiver de ces animaux ainsi que ce qui touche à leurs déplacements entre différentes régions. Jusqu'à ce jour, nous n'avons établi que trois appariements longue distance : un de l'Islande jusqu'aux Açores, un autre de l'Islande jusqu'en Mauritanie et un dernier depuis les Açores jusqu'au Spitzberg. Par contre, aucun appariement n'a été établi entre les côtés est et ouest de l'Atlantique Nord. D'ailleurs, nous ignorons encore si les rorquals bleus suivent également le trajet migratoire Nord-Sud tel qu'il est supposé pour les autres espèces de baleines à fanons, et nous ignorons également s'il existe des sites dédiés à la reproduction et à la mise bas, comme pour les baleines franches, baleines grises et rorquals à bosses.
La photo-identification aide à déterminer les routes de migrations et les modèles de déplacements des individus. Par contre, l'utilité première de cette technique est de permettre de suivre les individus à travers leurs vies et d'ainsi créer un historique d'observation. Cela nous permet d'établir combien de baleineaux une femelle a eu au cours de sa vie, ainsi que de suivre ces baleineaux qui sont des femelles et d'établir le moment où elles atteignent la maturité sexuelle et ont des jeunes à leur tour. Le MICS étudie également la reproduction des rorquals bleus dans le golfe de Californie au Mexique, un des rares lieux connus comme pouponnière pour la baleine bleue. Ces animaux passent l'hiver au large des côtes Ouest des États-Unis et du Canada.
Depuis 1983, nous avons identifié 525 rorquals bleus, dont 80 baleineaux. Nous avons déduit que les femelles atteignent l'âge de reproduction à partir de 10 ans et qu'elles auraient en moyenne un petit tous les 2 ans et demi. Nous ne possédons cependant pas cette information pour les rorquals bleus ou rorquals communs de l'Atlantique Nord, puisque les femelles arrivent vers le milieu de l'été au moment où le petit est sevré, c'est-à-dire après 6 à 7 mois d'allaitement. Les rorquals à bosse femelles allaitent jusqu'à 11 mois, il est donc possible d'estimer leurs paramètres de reproduction pour le golfe du Saint-Laurent. Celles-ci auraient un petit tous les 3 ans et demi et commenceraient à se reproduire vers l'âge de 10 à 13 ans.
La photo-identification nous permet d'estimer la taille des populations, le taux de survie (mortalité) et les tendances démographiques. Le MICS a estimé les premiers taux de survie pour les populations de rorquals bleus et de rorquals commun à l'aide de telles observations. Nous sommes aussi les premiers à avoir établi que les rorquals à bosse mâles et femelles ont des taux de survie/mortalité différents, et nous avons relié cette différence au coût élevé de reproduction. Ceci est relativement typique chez les espèces polygames/polygynes mais n'avait jamais été démontré pour les espèces de baleines à fanons.
Les rorquals à bosse sont les baleines à fanon les plus populaires, bien connues pour leurs acrobaties en surface. L'observation de rorquals à bosse est facilitée par le fait qu'ils sont majoritairement observés près des côtes et sont donc plus facile à étudier que les espèces pélagiques tel que le rorqual commun et le rorqual bleu. Les rorquals à bosse ont des aires de reproduction bien connues, souvent dans les eaux chaudes subtropicales et les eaux tropicales près des îles groupées tel que Hawaii, les Caraïbes et les îles du Cap Vert. Au printemps les rorquals à bosse migrent à partir des Caraïbes vers plusieurs lieux d'alimentation tels que la Norvège, l'Islande, le Groenland, le golfe du Maine, le Labrador/Terre-Neuve et le Fleuve Saint-Laurent. Cette espèce est très fidèle à ces régions, car étant juvénile, c'est leur mère qui les y a conduit pendant leur première année. Ce phénomène de fidélité au site maternel sera même retrouvé jusque dans les gènes. Depuis 1979, le MICS a identifié plus de 850 rorquals à bosse dans le golfe du Saint-Laurent. Ces animaux font aussi partie du catalogue des rorquals à bosse de l'Atlantique Nord créé par l'organisation Allied Whale de Bar Harbor, Maine, qui à ce jour compte plus de 7 700 individus.
Les rorquals communs sont les deuxièmes plus grosses baleines à fanons au monde fréquentant le golfe du Saint-Laurent. Tout comme les baleines bleues, on suppose qu'ils entreprennent une migration vers le Sud pendant l'hiver. Par contre, certaines preuves laissent croire qu'ils restent simplement à l'extérieur de la couche de glace et passent l'hiver sur le plateau néo-écossais. Ils font partie des espèces les plus rapides de la planète, pouvant voyager à des vitesses de 40 km/h. Contrairement à la baleine bleue plutôt solitaire, les rorquals communs forment de larges groupes pendant l'été, qui se séparent et se reforment régulièrement. La structure de la population des rorquals communs n'est pas encore bien comprise. Les animaux du Saint-Laurent pourraient faire partie d'une plus grande population retrouvée le long des côtes est de l'Atlantique. Cependant, il existe certaines preuves poussant à croire que ces animaux feraient partie d'une population distincte. Le MICS a récemment estimé le nombre de rorquals communs du Saint-Laurent à environ 350 animaux, malgré un indice de croissance de population négatif. Au cours des dernières années, le nombre de signalement d'animaux morts a augmenté, bien que ce soit encore flou, il est possible que ces morts soient en lien avec l'augmentation du trafic maritime.
Les petits rorquals, les plus petits des rorquals comme leur nom l'indique, sont probablement les plus nombreux dans le Saint-Laurent. Ils sont actuellement encore chassés par les baleiniers en Islande et en Norvège, bien que nous en sachions encore très peu sur cette espèce. Le problème est que leur motif de coloration est beaucoup plus subtil que celui des autres espèces. Alors qu'il est possible d'identifier chaque individu des autres espèces de grands rorquals bleus, communs et à bosse, l'identification d'individus devient plus difficile avec les petits rorquals. Nous savons par contre que ce sont les seuls rorquals à démontrer une forte ségrégation sexuelle dans leur distribution. Dans le golfe du Saint-Laurent, par exemple, nous observons un mâle pour six femelles. Une autre particularité des petits rorquals est le fait que nous les observons rarement avec leurs petits, ce qui suggère que les femelles doivent sevrer les jeunes avant d'entrer dans notre aire de recherche.
Pour identifier les baleines bleues, nous prenons des photos de la pigmentation de chacun de leurs flancs. En raison de leur longueur, deux photos par flanc sont nécessaires. La première photo couvre l'évent jusqu'au milieu du corps, et la deuxième photo va du milieu du corps jusqu'à la nageoire dorsale. La pigmentation va de taches gris foncé sur un...
Échantillonnage biologique L'introduction de la prise de biopsies, soit des échantillons de peau et de graisse, a permis à la recherche sur les cétacés de faire d'importantes avancées à la fin des années 1980. Combinées avec la photo identification, les biopsies nous aident à déterminer le sexe et la généalogie des individus, et donc de mieux comprendre la...
Outre les efforts réguliers de photo-identification et de recherche sur le comportement et la structure des populations de mysticètes (baleines à fanons) fréquentant le golfe du Saint-Laurent, le MICS collabore avec plusieurs autres instituts de recherche et universités sur divers projets de recherche, touchant notamment à l'acoustique, la génétique et les comportements de recherche de nourriture des baleines à...
Collaborations La station des Iles Mingan (MICS) collabore avec un grand nombre d'organismes de recherche, d'universités et autres ONG afin de compléter une large gamme de sujets d'étude. Au Québec, MICS fait partie du Réseau québécois d'urgence pour les mammifères marins ayant pour but de secourir les animaux en difficultés. Ce réseau inclut divers organisations gouvernementales et non-gouvernementales au Québec. ...
Vous trouverez ci-dessous une liste de nos publications scientifiques. L'anglais étant la langue de rigueur en communication scientifique au niveau international, toutes les publications sont en anglais. Elles sont répertoriées par année et par type: Articles scientifiques (Scientific articles) Présentations et posters présentés lors de congrès ou conférences (Presentations and posters) Thèses de maîtrise ou de doctorat (Theses and...