Rorqual bleu
(Balaenoptera musculus)
Famille: Balaenopteridae
Espèce: Balaenoptera musculus
Taille: 20 à 25 mètres. Le plus gros spécimen jamais capturé mesurait 33,58 mètres en Géorgie du Sud
Poids: 75 à 130 tonnes
Espérance de vie: Estimée autour de 70 à 90 années, avec un temps de génération de 31 années en moyenne
Préférences alimentaire: Principalement du krill (Euphasiidés) et de copépodes. Les rorquals bleus du Saint-Laurent sont connus pour se nourrir majoritairement de deux espèces de krills (Meganyctiphanes norvegica et Thysanoessa raschii).
Comportement: On les rencontre généralement en solitaire ou par paires, et occasionnellement en petits groupes. Ils leur arrive, cependant, de se regrouper en grand nombre dans les régions où leurs proies sont abondantes.
Queue de rorqual bleu (Balaenoptera musculus)
Le rorqual bleu (Balaenoptera musculus) est le plus grand animal à avoir jamais existé sur notre planète, et surpasse en taille les plus gros dinosaures. Il est considéré comme étant ce qu'on appelle une "espèce cosmopolitaine", il est donc présent dans la plupart des océans. Au Québec, il peut être aperçu dans l'estuaire du Saint-Laurent et le long de la péninsule gaspésienne durant l'été et l'automne. Avant les années 1990, de nombreux individus se trouvaient dans la zone de Mingan-Anticosti, mais ils ont été beaucoup moins fréquemment observés ces derniers temps, avec une vraie diminution depuis une dizaine d'années. Quelques individus sont aperçus chaque année de manière sporadique dans le Saint-Laurent.
Les rorquals bleus étaient présent en abondance dans le monde, mais leur population a sévèrement diminué suite à la chasse commerciale à la baleine de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, avec plus de 13 000 individus capturés dans l'Atlantique Nord. L'espèce commence doucement à voir sa population se rétablir, mais les nombres sont encore bien inférieurs à ceux de la période pré-chasse. Le rorqual bleau est classifié comme étant "En danger" d'après l'UICN (l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature). La population de l'Atlantique Nord est divisée en deux sous-populations géographiquement distinctes: celle de l'Atlantique Nord-Ouest (ANO) et celle de l'Atlantique Nord-Est (ANE). La population de l'Atlantique Nord-Ouest a été ajoutée à la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP) au Canada. Les résultats détenus par le MICS indiquent que le recrutement dans la population, soit l'ajout de nouveaux individus grâce aux naissances est très bas, ce qui veut dire que le taux de natalité (mesuré par l'observation de jeunes) reste très faible. En effet, en 40 années de recherche sur les baleines bleues, seulement 23 jeunes ont été identifiés pour la population ANO.
MICS est le premier organisme à avoir conduit des études à long termes sur le rorqual bleu. Depuis, des suivis ont été réalisés dans le Saint-Laurent, dans la Mer de Cortez, en Islande, à l'Ouest du Groenland et aux Açores. Nous avons compilé des catalogues de photo-identification extensifs pour les sous-populations ANO et ANE et celle de la Mer de Cortez. MICS est le conservateur des catalogues de l'Atlantique Nord, ce qui veut dire que toutes les photos de rorquals bleus prises par d'autres chercheurs, des navigateurs ou des observateurs de baleines amateurs ou touristiques sont envoyées automatiquement à la station pour les apparier. Ils sont identifiés grâce à leur pigmentation gris tacheté lorsqu'ils émergent à la surface. Richard Sears a été le premier à utiliser cette caractéristique comme méthode d'identification et à se servir de la reconnaissance individuelle comme outil de recherche. Le catalogue pour la population de l'Atlantique Nord-Ouest contient maintenant près de 600 rorquals, tandis que 800 individus ont été catalogués pour la population de l'Atlantique Nord-Est. De nouvelles baleines sont ajoutées à ces catalogues quasiment chaque année. En 2016, 41 rorquals bleus ont été identifiés, un chiffre légèrement en dessous des résultats habituels, qui varient entre 30 et 100.
Cependant, estimer la taille des populations à travers l'Atlantique Nord est difficile en raison des contraintes que pose le suivi d'une espèce transiente qui se déplace entre plusieurs bassins océaniques. En se basant sur le modèle de marquage recapture, la sous-population ANO a été estimée à 150 à 200 individus dans l'estuaire du Saint-Laurent, où les observations sont les plus fréquentes et les plus fiables. Les mouvements migratoires ne sont pas encore très bien compris, mais certaines baleines voyagent du nord jusqu'au détroit de Davis et à la côte ouest du Groenland, ou encore au sud par le détroit de Cabot le long de la côte est américaine et jusqu'en Caroline du Sud. Elles se dispersent aussi de façon saisonnière dans les eaux atlantiques canadiennes et dans le Saint-Laurent. De plus, il semble y avoir très peu d'échanges entre les sous-populations ANO et ANE, étant donné qu'une seule baleine est commune aux deux catalogues.
Les rorquals sont présents dans le Saint-Laurent entre avril et janvier; cependant, ils sont repérés régulièrement dans l'estuaire et le long de la péninsule gaspésienne d'août à décembre. De fortes concentrations peuvent être observées dans la région de Mingan-Anticosti, vers Sept-Iles et de Pointe-des-Monts à Grandes Bergeronnes. Depuis 2010, MICS est engagé dans un projet de suivi par satellite qui a pour but d'en savoir plus sur les dispersions régionales et les migrations de ces rorquals.
Photo d'identification de Phoenix: RSD (Right Side Dorsal) - Côté droit avec nageoire dorsale