Un "babyboom" chez les baleines à bosse!
Le MICS est maintenant à la moitié de la saison de recherche, il est temps de vous partager nos observations dans un petit résumé. Jusqu'à présent, nous avons pu observer nos principales espèces étudiées : les rorquals communs (Balaenoptera physalus), les rorquals à bosse (Megaptera novaeangliae) et deux baleines franches (Eubalaena glacialis). Alors que 2018 a été une année record avec 8 baleineaux de rorqual bleu (Balaenopeta musculus), 2019 voit jusqu’ici davantage de progénitures de rorquals communs et de rorquals à bosse. Jusqu'à présent, 13 baleineaux de baleines à bosse ont été observés.
La plupart des femelles connues du Saint-Laurent n’ont pas encore été observées, le nombre de baleineaux rorquals à bosse du Golfe pourrait donc bien augmenter d’ici à la fin de la saison! Tingley (H277), Stalagmite (H472), Koudou (H406) et Schnecke (H458) avaient par le passé déjà été observées avec des petits, les autres seraient par contre mères pour la première fois ! Ceci est un bon signe pour la population de rorqual à bosse, après une période avec très peu de petits entre 2010 et 2016. Le record de baleineaux pour les rorquals à bosse a été établit en 2005 avec 17 baleineaux. L’année dernière, nous avons observé 6 paires de mères/baleineaux au cours de la saison.
Lançant la saison des baleineaux rorquals à bosse dans le Golfe du Saint-Laurent cette année, la femelle H890 fut la première à être observée avec un baleineau. Son observation nous a été rapporté début Juin dans la région de Sept-Îles, par notre collaborateur Jacques Gelineau. Elle avait été observé en 2018 pour la première fois! Sept-Îles semble être une bonne zone pour les baleines à bosse cette année. Après des années avec peu de baleines à bosse à Gaspé, elles étaient de retour en grand nombre cette année. René Roy nous a signalé 25 baleines à bosse différentes en une seule journée dans la baie de Gaspé au début de la saison. Au fur et à mesure que la saison avance, ces baleines se déplacent généralement plus au nord dans le Golfe, à la poursuite de leur proie.
Koudou (H406) et son baleineau ©MICS photo
Dans notre zone de recherche principale, au nord d'Anticosti, Stalagmite a été la première baleine à bosse à être observée par notre équipe accompagnée d'un baleineau. Ce petit n'est pas son premier, elle avait été observée en 2005 et 2010 avec d'autres. Depuis lors, nous avons observé Schnecke (H458), Tingley (H227) et Koudou (H406), connues depuis plusieurs années par le MICS, et ayant déjà eu des baleineaux ces dernières années ! Nous avons également observé Hockey (H588), BBR (H626), H752, H782, H861 ainsi que deux autres femelles, pas encore identifiées dans notre catalogue, accompagnées de leurs tout premiers petits. Dans les deux premiers cas, nous savons que Hockey a déjà 16 ans et que BBR a eu 14 ans cette année. Nous savons qu’il s’agit du premier baleineau de BBR, car nous avons pu observer cet individu tous les ans depuis sa naissance en 2005.
De son côté, Hockey a donné naissance à la première baleine à bosse de la quatrième génération documentée dans le Saint-Laurent. Pseudo (H008) a été observée pour la première fois avec son baleineau Fleuret (H009) en 1982. Fleuret n'avait été vue que 5 ans après sa naissance, depuis lors, elle a été observée chaque année. Fleuret a eu son premier jeune, H226, à l'âge de 9 ans en 1991. Elle a depuis donné naissance à 7 petits, dont Barbillion (H405), High Heels (H725), Lighthouse (H549) et Hockey (H588). Hockey est né en 2003 et est un visiteur occasionnel du Saint-Laurent. Nous ne savons donc pas si le petit de cette année est son premier.
Quatre générations de baleines à bosse! ©MICS photos 1, 2, 3 & © Jacque Gelineau photo 4
Toutes les observations faites par nos équipes et collaborateurs et les données récoltées depuis la création de la Station de Recherche nous permettent d’en apprendre petit à petit un peu plus sur l’histoire de vie des baleines à bosse en général, et plus particulièrement sur la population du Saint-Laurent.