Bilan de mi-saison
Nous voilà déjà à la mi-août, le temps passe vite à Longue-Pointe-De-Mingan !
Le début de saison 2019 a été plutôt calme, les animaux sont arrivés tardivement dans le Golfe du Saint-Laurent. Notre collaborateur René Roy nous a fait part à plusieurs reprises d’un nombre important d’animaux au niveau de Gaspé durant plusieurs semaines. Pourtant, à la fin juillet, nous n’avions observé qu’une dizaine d’individus de baleines à bosse et une trentaine de rorquals communs dans notre zone de recherche. Durant nos sorties, nous avons pu remarquer la présence de nourriture grâce aux sonars, ressemblant plus à du krill. Cette source de nourriture laissait penser que nous aurions potentiellement la visite de rorquals bleus dans la zone, friands de cette nourriture, mais pas de signes de cette espèce jusqu’ici.
Certaines zones présentant beaucoup d’alimentation n’abritaient pas de grands rorquals. Il nous est notamment apparu que les zones fréquentées par les petits rorquals et les marsouins ne l’étaient pas par les grands rorquals et de la même façon, les zones où nous avons observé des grands rorquals n’étaient pas fréquenté par les petits cétacés.
- La grosse agglomération couleur jeune/rouge représente la nourriture © MICS photo
- Échantillon de krill © MICS photo
Les animaux ayant été éparpillés durant les premières semaines, nous avons été amenés à explorer de grandes étendues régulièrement, afin de couvrir notre zone de recherche et trouver des endroits avec un nombre plus important d’animaux. Ces grands déplacements nous ont confirmé que notre zone (Puyjalon – Pointe Nord d’Anticosti) était relativement vide, venant confirmer les observations des pêcheurs des alentours ! Nous avons toutefois eu la chance de croiser le chemin de quelques requins-pèlerins.
Requin pèlerin en surface. L’eau riche en nutriments ne donne
malheureusement pas une bonne visibilité. © MICS photo
Depuis le début de la saison, nous avons eu la belle surprise d’observer un bon nombre de couples mères-baleineaux ! Une bonne nouvelle pour ces populations menacées d’extinction, qui se remettent tranquillement de la chasse à la baleine !
Pour les rorquals communs, nous avons jusqu’ici identifié 5 paires de mères et baleineaux dont F252 : Dune, et F130. Les autres mères restent encore à être identifiée par l’équipe !
Dune et son petit, 2019 ©MICS photo
Du côté des rorquals à bosse, c’est un baby-boom qui a lieu cette année ! Jusqu’ici, nous avons observé 12 paires mères-baleineaux, 10 des mères sont connues, deux sont nouvelles et seront en fin de saison, ajoutées à notre catalogue. Parmi les plus connues : H458 – Schneck ; H588 – Hockey ; H472 – Stalagmite ; H277 – Tingley ; H626 – BBR.
Plus d’informations sur ce phénomène dans notre article « Un babyboom chez les baleines à bosse! »
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Un visiteur inhabituel dans l'Archipel de Mingan!
Le 11 août dernier, en rentrant au port de Mingan, notre équipe a croisé le chemin d'un pod de dauphins à nez blanc! Présents entre l'Île Nue et l'Île au Bouleau de Terre, cette rencontre est assez inhabituelle! En effet, cette espèce est rarement observée dans notre zone de recherche, mais les quelques observations des années précédentes avaient eu lieu plus au large de l'archipel, du côté est. Le pod comptait entre 10 et 15 animaux. Ils sont venus surfer à la proue des zodiacs quelques secondes, puis sont repartis à leurs occupations. Une belle fin de journée pour l'équipe présente en mer cette journée!
Dauphins à nez blanc, 2019 ©MICS photo
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Projet drone :
Pour la seconde année, nous travaillons en collaboration avec des équipes de tournage afin de collecter des données sur les empêtrements ! Contrairement aux baleines à bosse et aux baleines franches, les rorquals communs et bleus ne lèvent pas la queue pour plonger. La queue et le pédoncule, sont les parties du corps qui apparaissent avoir le plus de marques d’empêtrement. Ces parties de l’animal restent sous l'eau lorsqu'il plonge et ne sont donc pas visibles du bateau. Pour surmonter cet obstacle, nous utilisons des drones afin d'obtenir des photographies aériennes.
Les résultats de notre étude pilote de l'année dernière ont prouvé la faisabilité et ont révélé que le taux d'empêtrement chez les rorquals communs se situait entre 42 et 52%. Au cours des deux prochaines années, nous allons essayer d’augmenter la taille de notre échantillon. Après plusieurs années consécutives, nous étudierons le nombre d’animaux possédant de nouvelles cicatrices, ce qui permettra de quantifier le taux annuel d’empêtrement et l’ampleur du problème.
Vue aérienne d'un rorqual commun, 2019 ©MICS photo
Les animaux étant arrivés tardivement dans notre zone de recherche, la première partie de notre saison n'a pas permis de collecter beaucoup de données. Depuis le début de la saison, nous avons pu identifier entre 10 et 15 rorquals communs grâce à ces images. Nous mettons actuellement tous nos efforts pour récolter un maximum de données pour la deuxième partie de la saison 2019 et continuer cette étude! Pour plus d'informations sur ce projet et les résultats de l'an passé, consultez notre article « Étude sur l'empêtrement des rorquals communs: Résultats de la 1ère année ».