Suivre les vastes et longs périples d’un rorqual à bosse en utilisant la photo-identification

Nombreux sont les rorquals à bosse pour lesquels nous disposons d'une longue histoire d'observation, et la baleine que nous allons vous présenter illustre bien la façon dont plusieurs collaborateurs contribuant à un catalogue central de photo-identification peuvent nous aider à en comprendre d'avantage au sujet de cette espèce.
À travers le « matching » (processus qui consiste à confronter les catalogues entre eux afin d'y trouver des correspondances d'individus de la même espèce) et l'échange de données, les collaborateurs peuvent en apprendre d'avantage sur leurs mouvements et l'utilisation de leur habitat au fil du temps. Ceci est en effet l'essence-même des études à long-terme et c'est fondamental afin de comprendre les tendances des populations au cours de plusieurs décennies. Les bases de données à long-terme sont graduellement construites au fil du temps, et ces strates d'information enrichissent notre compréhension d'une espèce à l'histoire naturelle variée.
 
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Le code du catalogue de l'Atlantique Nord correspondant au rorqual à bosse mâle ci-dessus est NA0458, alors que dans le catalogue du MICS il correspond à H240, plus connu sous le nom de SST. Il fut aperçu pour la première fois en 1985 à Stellwagen Bank dans le golfe du Maine par la Cetacean Research Unit, et fut baptisé Halley. Deux ans plus tard, il se trouvait dans les Îles Vierges britanniques, où il fut photographié par Rox Corbett. Ensuite personne ne le vît pendant plusieurs années, jusqu'à ce qu'il soit photographié lors du projet YONAH en hiver 1992 dans la baie de Samana en République Dominicaine, et dans le Saint-Laurent lors des étés 1992 et 1993. Le MICS le photographia à nouveau par la suite en 1994 et 2004, où il est considéré comme un visiteur régulier, en particulier dans le nord-est du golfe, près du détroit de Belle-Isle. Plus récemment, il fut aperçu au large de la Guadeloupe en 2013 (OMMAG178).

Nous disposons donc d'une série de données recouvrant une période de trente ans, sur une baleine voyageuse ayant été vue dans le golfe du Maine, du Saint-Laurent, et en trois lieux différents des Caraïbes.

C'est toujours plaisant et gratifiant de voir ce que nos efforts communs sur le long-terme engendrent comme données précieuses.

RS