Juillet

11 juillet 2010

Hier nous sommes partis du quai dans la brume. A l’approche de Grande-Île, le paysage était fantomatique, Sirocco ouvrait la voie, Twister et Mistral suivaient. Une ambiance spéciale pour un jour spécial. Des vagues de brouillard léchaient les plages. A la sortie de l’archipel, la visibilité était meilleure. Après quelques jours de pluie et de vent, nous avons décidé de retourner dans le dernier secteur où les animaux avaient été observés.

Twister devait tenter de placer des tags (à l’aide de ventouses) sur les petits rorquals se trouvant au large, Sirocco partait récolter biopsie et des données de photo-identification et Mistral faisait participer 7 visiteurs à une journée en mer en compagnie des chercheurs de la station.

Nous avons retrouvé les rorquals communs très dispersés dans ce même secteur. La mer était d'huile, il faisait chaud, bref, des conditions idéales. Cependant, les animaux n'étaient pas vraiment coopératifs. Ils n'étaient pas réguliers dans leur 'surfacing', ni dans leur plongée, certains ne plongeaient pas vraiment. Les animaux observés ensemble ne se remontraient pas ensemble à chaque 'surfacing'. Il n'était pas évident de prévoir leur plans, de les approcher et d'avoir une bonne lumière pour prendre de bons clichés pour la photo-identification. Les marsouins, les phoques et les petits rorquals se mêlaient aux rorquals communs. Nous sommes passé de zones riches en vie à des zones vides tout au long de la journée.

Nous avons croisé quelques majestueux requins pèlerins. Généralement, ils peuvent être repéré par leur large nageoire dorsale triangulaire caractéristique qui sort de l’eau. Il nage tranquillement à la surface et filtre l’eau pour consommer du petit plancton. Il semble ironique qu’un requin aussi massif soit doux et serin.


Requin pèlerin

Puis nous avons eu un appel radio déplaisant. Durant la matinée, nous avions vu une grosse masse blanchâtre très éloignée à l'aide des jumelles, nous avions émis l'hypothèse d'une carcasse et cet appel venait la confirmer. Il s'agissait d'un tout jeune rorqual commun de l'année (environ 12m en longueur). Pas de doute sur l'espèce et le sexe, la poche ventrale à la surface, la carcasse toute fraîche nous dévoilait des marques de cordages au travers de la poche ventrale et des lacérations au niveau du pédoncule. Nous avons fait quelques prélèvements afin de déterminer si cette jeune femelle avait déjà été observée lors des journées précédentes. Mais en attendant des résultats génétiques, nous allons surveiller les mères identifiées avec leur jeune cette année pour tenter de déterminer quel jeune est morte ainsi.


Rorqual commun mort

Malheureusement, Twister n’a pas réussit à placer des tags sur les petits rorquals au large, mais il s’en approche chaque jour. C’est une technique difficile à maîtriser. Ironiquement, les autres bateaux sortis en mer ce jour-là ont rencontré quelques petits rorquals curieux. Dans la photo ci-dessous, si vous regardez de près, on peut voir les follicules pileux sur le menton. On croit que ces poils sont importants pour qu’ils sentent leur environnement.


Tête de Petit Rorqual

Projets à venir

À partir du 15 juillet, 6 personnes de l’équipe partent 2 semaines au large de Terre-Neuve. Richard Sears veut vérifier si les rorquals bleus se tiennent dans cette région. Depuis la diminution du stock de morues au début des années 1990, les populations de capelans, d’éperlans et de lançons semblent avoir augmenté, ce qui attire les petits rorquals, les rorquals à bosse et les rorquals communs, beaucoup plus présent dans le secteur qu’au par avant. La pauvre quantité de krill prédatée par ces poissons ne serait peut-être plus assez suffisante pour attirer les bleues. Depuis quelques années les bleues sont aussi moins présentes dans l’estuaire.

Selon Richard, les rorquals bleus que nous connaissons se tiennent peut-être au large du Golfe du Saint-Laurent et cette expédition aurait pour but de vérifier ceci. Le but de ce projet de deux semaines consiste en tout premier lieu à vérifier la présence des bleues. S’il y a des bleues, l’équipe est bien équipé avec des équipements variés pour obtenir le plus de données possible de chaque individus rencontrés.


9 et 10 juillet 2010

Il était temps pour le Dr Brian Kot (Texas A&M University, USA) de remonter ses 4 hydrophones immergés depuis un mois proche de Longue-Pointe-de-Mingan. Les hydrophones étaient proches du dispositif installé par Brian visant à comprendre les interactions entre petits rorquals et les cordages et bouées (lire la nouvelle du 20 juin). Les hydrophones ont étaient repêchés à l'aide de grappins et de patience. Est-ce que les petits rorquals ont répondu à la présence de cordage et de bouée?

L'ouie est un sens très développé chez les mammifères marins qui se servent des sons pour communiquer, pour naviguer, pour repérer leurs proies mais aussi leurs prédateurs. Le son voyage beaucoup plus vite dans l'eau que dans l'air et s'étend sur de grandes distances. C'est une des raisons pour lesquelles il faut penser à l'impact de travaux sous-marins ou de prospections sismiques sur les cétacés ou tous autres mammifères marins et sur leur écosystème.

Maintenant il faut se mettre à l'ouvrage, écouter des journées entières d'enregistrements et découvrir ce que les fonds ont à nous offrir.


4 juillet 2010 météo parfaite, journée parfaite pour les baleines

Aujourd’hui, seulement deux bateaux sont sorti puisqu’il n’y avait aucun touriste. C’était une journée memorable qui mérite d’être racontée.
Le brouillard était pris dans les îles; les conditions de mer créait à la surface de l’eau des images miroires.

FulmarF.jpg

Les brouillard était trop épais pour apercevoir les souffles, alors nous avons arrêté le bateau et le moteur pour écouter les baleines. Au début, nous n’entendions que des marsoins communs et des phoques gris qui respiraient à la surface, mais ensuite un souffle beaucoup plus profond et puissant fut entendu. C’était un rorqual à bosses juvenile. Nous avons approché l’animal pour la photo-iddentification puis nous avons attendu patiemment pour sa prochaine apparition à la surface afin d’obtenir une biopsie. Nous n’avons pas reconnu cette baleine. Comme nous attendions, un requin pelerin est apparu juste à coté du bateau. Ils sont archaique…mais magnifique.

Plus tard, nous avons trouvés quelques rorquals communs, incluant des paires de mère-petit. L’une des paire, était très paisible vis-à-vis la présence du bateau, lors de notre approche nous avons pu voir l’oeil de la mère et toute la longueur du petit sous l’eau. C’était à couper le souffle. C’est domage qu’une photo ne pourra jamais montrer ce beau moment. Ces moments privilégiés ne peuvent qu’être préservés dans nos mémoire…

Fin-whale-cowE.jpg
Un Rorqual commun ......

Fin-whale-calfD.jpg...... et son baleineau

Début juillet 2010

Entre brouillard épais et pluie, nous avons pu sortir en mer pour quelques belles journées. Depuis le début du mois de juillet les baleines ont décidé de se tenir dans un secteur particulier ce qui nous facilite le travail puisque les animaux sont un peu rassemblés! Nous avons principalement trouvé des rorquals communs, nous avons estimé qu’il y en avait 25, mais peut-être qu’il y en avait plus. Il y avait aussi pas mal de petits rorquals au large et dans les îles.

Nous sommes le 12 juillet et nous avons seulement observé 5 rorquals à bosse, et nous pensons que ce sont tous des juvéniles. Est-ce que nos vieilles bosses auraient trouvé un oasis plus propice à leur alimentation en dehors de notre secteur de recherche? Peut-être sont-elles en route en partance de leur territoire hivernal de mise bas?

L’un des membes d’équipe, qui dirige des recherches dans les Caraibes, était surpris de constater que les rorquals à bosses ont quittés les territories de mise bas très tard cette année. En général, elles commencent leur migration vers les aires d’alimentation à la fin avril, mais cette année il y avaient quelques bosses en juin qui n’avait pas commencer à migrer. Ceci explique leur arrivée tardive.

Le 8 juillet 2010, l’un de nos collègue, René Roy, a observer des bosses dans la région de Gaspé. Trois de nos bosses bien connues étaient parmi celles-ci: Splish (H002), Hunter (H458) et Tingley (H277). Ce sont toutes des femelles matures. Viendront-elles en Minganie par la suite?

Splish-H002-RR_LB.jpg

Photo Splish (H002)