Açores - du 14 avril au 2 mai 2002
Depuis ma première visite aux Açores, il y déjà de ça 4 ans, je rêvais d’y retourner pour tenter d’en savoir plus sur les quelques rorquals bleus vus au printemps, proche de Pico et de Faial. C’est cette année, accompagné du cameraman Laurent Guenoun, que Christian Ramp, le spécialiste MICS des pays chauds, et moi avons afin pu concrétiser ce rêve. Puisque les Açores chevauchent la dorsale médio-océanique dans l’hémisphère nord, les îles offrent une base stratégique pour étudier plusieurs espèces de cétacés qui y passent ou tout simplement résident autour d’elles. Est-ce que les rorquals bleus qui sont observés aux Açores sont les mêmes que ceux observés plus tard dans l’été en Islande ? Ou même dans les eaux de la côte est canadienne ?
Pendant les premières journées de notre séjour, l’atlantique nord nous a gâté de grand vent, de vagues et d’une bonne pluie. Bien heureusement, pour la deuxième semaine, le mauvais temps a fait place à un soleil radieux et à une mer presque plate. Lajes, l'endroit où nous étions basés, est un calme petit village portuaire où, depuis la fin des années 80, l'entreprise de whale-whatching fondée par Serge Viallelle, dirigée par Espaço Talassa est en expansion. Serge nous a gentiment offert un de ses pneumatiques et une chambre dans son auberge. Le gaz était offert par le département local du ministère de l’environnement tenu par Andre da Silva. Si ce n’avait été du généreux support de Sarah Haney du Canadien Whale institute, qui a couvert les frais du transport aérien, nous n’aurions pas pu aller aux Açores.
L’expertise de Juan Pedro, le bras droit de Serge, nous permis de naviguer avec brio dans de la houle de 4 à 6 mètres. Nous n'attendions pas a un grand nombre d'observations de bleues, mais nous voulions absolument revenir avec des photos et des biopsies et nous voulions poser quelques balises satellites. Avec l’aide de des yeux perçants nous avons trouvé quatre rorquals bleus distincts. Nous les avons tous photographiés. L'arbalète a eu un problème mécanique nous empêchant d'effectuer des biopsies. Pour ce qui est des balises satellites, nous jugions la houle trop importante pour tenter de les poser et lorsque la mer s’est calmée, il n’y avait plus de bleus. Tels sont les vicissitudes du travail sur le terrain. Aucun des rorquals bleus rencontrés ne semblait être connu, mais nous devrons attendre le développement des photos pour en être certain. Nous sommes sûrs que les baleines qui passent par les Açores s'y nourrissent et se nourrissent de krill puisque nous avons trouvé des excréments de couleur rouge. La plongée des individus était généralement courte, le plus souvent d’une durée de 4 à 6 minutes, mais parfois il arrivait qu’ils plongent pour à peine 2-3 minutes. La taille des animaux observés variait du jeune de l'année aux animaux adultes de taille moyenne, entre 22 et 25 mètres.
Nous avons rencontré des rorquals communs, des rorquals de sei et plusieurs espèces de baleines à bec et bien évidemment nous avons rencontré des dauphins de Risso et des Cachalots, les deux espèces pour lesquelles ces îles sont connues.
Lajes de Pico est l’une des meilleures places pour le travail sur les cétacés. Et ce surtout étant donné l’aide inestimable de Espaço Talassa et de Andre da Silva.