Témoignage : Notre Semaine de STAGE AU MICS

Cela faisait plusieurs années que nous rêvions de voir des baleines mais depuis Paris nous ne savions pas comment faire,surtout que nous refusions de faire du simple ' whale watching ' trop touristique à notre goût ! !

En vagabondant sur Internet nous sommes tombés sur la formule idéale : accompagner un groupe de chercheurs dans leur travail sur le lieu même de vie des baleines pendant une semaine .

Pendant les trois mois qui ont précédé notre stage nous étions à la fois très excités mais aussi anxieux de savoir comment se passerait une journée entière sur l'eau.

Enfin le jour tant attendu arriva .Nous étions au Quebec sur l'estuaire du St-Laurent tout proche de notre rêve….

Nous sommes accueillis dans un groupe tellement sympathique,chaleureux et entièrement dévoué à la cause des baleines.
Cela ne pouvait être que contagieux ! ! !

Voici le récit de la Genèse de notre rêve :

A l'aube du premier jour :

6 heures du matin réveil est difficile, le soleil de Mingan était deja levé depuis longtemps, lui, mais l'excitation est à son comble. Après un petit déjeuner consistant entouré par la gentillesse de Sylvain et Pauline au Gîte de la Chicoutée où nous sommes logés, nous prenons nos ' Mustang ' et nous nous engouffrons dans le van qui nous conduit au port de Mingan où nous découvrons le zodiac qui va nous mener vers notre rêve.
L'équipe conduite par Alain est déjà sur le pied de guerre et embarque tout le matériel photographique et la nourriture sur l'embarcation.

Première difficulté enfiler la ' Mustang ' ce qui n'est pas chose aisée quand on porte déjà trois pulls sur le dos ! !Mettre les gants, le bonnet, les lunettes de soleil et la protection solaire. Dans cet accoutrement nous ressemblons plus à des cosmonautes qu'à des aventuriers mais cela met dans l'ambiance ! !
Nous embarquons et nous écoutons attentivement les consignes de sécurité que nous délivre Alain en bon capitaine de bateau responsable de son équipe. Nous voilà partis et déjà le décor de notre rêve est planté : l'archipel de Mingan avec toutes ses îles nous offre un paysage merveilleux à la fois sauvage et accueillant, abrupte et doux qui nous fait prendre la dimension de notre sensation de liberté retrouvée pour nous pauvre parisien que nous sommes ! ! !

Dès les premières minutes l'équipe est au travail, il faut noter la position grâce au GPS, la force du vent et sa direction, l 'état de la mer. Alain dont le caractère ressemble à celui du paysage rempli de force, de tranquillité et de bienveillance s'inquiète de notre état car la mer est assez démontée et nous nous cramponnons franchement aux cordages pour nous tenir et ca secoue pas mal ! !
Le trajet jusqu'à la dernière position connue où se trouvait les baleines est assez long et notre excitation est à son comble.
' Un souffle à onze heures ! ! ! ',coup d 'accélérateur du zodiac qui se met à filer vers ce nuage que nous, nous avons encore du mal à apercevoir 'c'est une bosse je pense 'dit Alain en expert ; Et nous écarquillons les yeux de bonheur, une bosse dès notre premier jour nous ne pouvions espérer mieux ! ! !
Ca y est nous approchons de la baleine et enfin nous entendons son souffle profond et apaisant qui donne une telle impression de liberté et de quiétude qui nous remplit le corps et la tête. Nous apercevons sa dorsale et devinons la masse impressionnante de la baleine en transparence dans l'eau et nous fais réaliser à quel point nous devons être pour elle une chose insignifiante.
Alain avec une grande habileté nous amène près de l'animal si près que nous pouvons deviner ses immenses nageoires pectorales.

Comment décrire notre bonheur ? Nous sommes scotchés au fond du bateau par ce spectacle les yeux rivés sur le moindre mouvement de la baleine.
Alain et les autres membres de l'équipe sont rapides et efficaces, on prend une photo de la dorsale coté droit et gauche et dernière photo pour la caudale 'elle va fluker ! ! ' Fluker ? Nous nous rendons compte que nous ne sommes pas encore au point pour parler baleine ! ! !Et là nous voyons la baleine faire un coup de rein et déplier majestueusement sa caudale au-dessus de l'eau avant de disparaître lentement sous les eaux. CLIC ! La photo est prise 'c'est Tingley je l'ai reconnu ' dit Alain.Nous sommes encore abasourdis par le spectacle qu'il faut repartir car nous avons repérer un autre souffle et un autre…Toute la journée ne sera faite que d'étonnements répétés à regarder ces merveilleux mammifères marins lents et majestueux et qui nous ferons oublier notre journée de fatigue.

A l'aube du troisième jour.

Après deux jours en mer nous sommes presque des 'vieux loups de mer ' et nous commençons à avoir certains automatismes, c'est presque la routine ! ! !Mais la perspective de ce merveilleux spectacle nous enchante par avance comme des enfants qui retourneraient pour la dixième fois à Disneyland avec des yeux toujours aussi ronds.
La journée était très belle, la mer ressemblait à un miroir et tout semblait calme plus propice à la sieste qu'au 'travail '. Après un bon déjeuner composé de sandwichs fait 'de main de maître ' par Aude, du MICS ,nous nous laissons bercer par les petites vagues en scrutant l'horizon à la recherche des souffles. Anita la stagiaire qui partage la semaine avec nous semble avoir repérer au loin un souffle plus important que d'habitude. Alain met les gaz et nous nous dirigeons vers la position supposée. Tout en approchant de ce souffle puissant les visages d'Alain et Aude s'illuminent 'c'est une bleue vue la masse de la baleine et son souffle ' 'non, on dirait une baleine franche ' rétorque Alain. Nous arrivons près de l'animal, oui c'est extraordinaire une baleine franche dans ces eaux mais l'attitude de cette baleine nous intrigue car nous avons évidement stoppé le moteur et elle tourne visiblement deux fois autour de nous puis soudain elle commence à faire une magnifique danse qui semble faite uniquement pour nous séduire tel les récits des vieux marins séduis par le chant des sirènes. Les pectorales battent la mesure sur l'eau mais soudain sous nos yeux ébahis nous découvrons dans un cri commun qu'elles sont en fait deux et ces deux monstres commencent à nous faire un spectacle remplit de douceur ,de tendresse et de mouvements exécutés avec une telle précision que nous sommes tous étonnés que pas une vague sur la surface vienne déranger leurs ébats. Pendant une heure trente nous allons assister au plus beau spectacle que la nature pouvait nous offrir et même Alain qui a vu beaucoup de choses dans sa vie d'observateur de baleine se laisse aller, comme un enfant devant un magasin de jouet, à cette merveilleuse danse, il en oubliera presque de faire des photos mais les réflexes de travail reprennent vite le dessus et il 'shoote ' ces merveilleux spécimens avec son appareil.

Après une heure trente nous laissons nos deux amies continuer à jouer entre elles car la journée doit se poursuivre mais tout en nous éloignant nous regardons chacun notre tour vers l'arrière avec un sentiment de déception d'être obligé de les laisser continuer toutes seules, elles qui semblaient vouloir continuer à 'jouer ' avec nous et qui de loin semble nous dire 'revenez, nous n'avons pas fini de vous étonner '.

A l'aube du septième jour.

A la différence de dieu nous n'avions pas envie de nous reposer et surtout de partir après cette semaine merveilleuse qui nous a permis de réaliser notre rêve au-delà de ce que nous pouvions imaginer mais surtout nous a permis de partager la passion de cette équipe du MICS. Nous avons rencontré des gens passionnés qui se dépensent sans compter avec des moyens parfois limités mais toujours avec bonne humeur. Ils sont devenus un peu comme des amis et nous ne les oublieront jamais car c'est aussi grâce à eux que notre rêve est devenu réalité. Le retour à notre vie dite 'civilisée ' a été très difficile et je pense que si nous avions pu nous serions restés encore un moment avec eux mais qui sait un jour peut être nous reviendrons….